MARLEY, croisé FOX x JACK RUSSEL, 4 ans

L'aspect de la longue plaie tout le long du pénis est satisfaisant. J'ai pris mes précautions: trois collerettes gigognes (deux de 15 cm et une de 25) pour résister à l'énergie destructrice du patient.

Oh purée le regard sur la première photo.

Eclat de rire, ce matin!

Comme chaque jour depuis son opération, j'applique du Dermaflon sur la plaie de Marley (une bonne vingtaine de points de suture).

Me voyant me diriger vers lui, le tube à la main, Marley s'est couché, mis sur le dos, les quatre pattes en l'air et s'est laissé soigner docilement. Pas con, le toutou!
Il est vrai que des papouilles dans cette zone anatomique, cela ne se refuse pas!

Le comportement de Marley s'est spectaculairement modifié.

Nouvelle illustration du fait que c'est le détenteur qui fait le chien.
Marley est désormais obéissant, se montre d'autant plus proche de moi qu'il est en compétition avec les autres pour tenter d'être intronisé "chouchou".

L'expression du regard a totalement changé et il n'est pas rare que je sente sur ma main des petits coups de langue dispensés par Marley, cherchant à attirer mon attention et, pourquoi pas, faire un gros câlin.

Un souci de santé lui procure l'occasion de tête-à-têtes réguliers avec moi, à l'occasion des soins.
Le froid a occasionné des vascularites au niveau des blessures, infligées par Léo, il y a plusieurs semaines, dans les zones marginales des oreilles.
La cicatrisation ne se fait pas et la gêne et démangeaisons qui s'ensuivent poussent Marley à secouer la tête, faisant ainsi sauter par la force centrifuge les débuts de croûte: sang du sol au plafond!

Je lui fais donc porter une collerette pour protéger, autant que faire se peut, les oreilles, mais Marley est capable de contorsions qui lui permettent de se gratter les zones "interdites" avec les pattes. Tous les pansements, visant à appliquer les oreilles contre la boite crânienne, ont été arrachés, même renforcés à l'Elastoplast.

La mise sous corticoïdes depuis deux jours devrait, je l'espère, contribuer efficacement à une guérison.

Pour parfaire le tableau, il s'offre un épisode de conjonctivite. C'est tellement agréable de se faire masser les globes oculaires...

Pas plus de candidat adoptant pour lui que pour Léo. Je présume que les contextes national et international actuels ne poussent pas les gens à se projeter positivement dans une démarche d'adoption.

Marley est vraiment très intelligent et met cette intelligence bien évidemment avant tout au service de ses tentatives d'ascension hiérarchique.

Le moindre moment de proximité avec moi, le moindre encouragement ou félicitation de ma part lui donnent aussitôt le sentiment qu'il a gravi un échelon.

Il suffit que je le laisse se coller contre moi quand je fais une pause au cours de la journée pour qu'il se montre aussitôt possessif et mette tout en oeuvre pour défendre ce qu'il considère comme un privilège qui doit être réservé à lui seul.
Le port de la collerette lui a sauvé la mise plus d'une fois quand il a voulu s'en prendre à Lary qui avait le malheur de passer à proximité.

Depuis hier, il s'est autoproclamé CRS et mord le congénère qui tarde à obéir à un de mes ordres.

Quant à son obéissance... je suis prévenu quand l'idée de s'autoriser à ne pas respecter la règle lui traverse l'esprit car, sans même me regarder, il pousse un, désormais discret, grognement dans l'espoir vain de réussir enfin à m'imposer sa volonté.
Il me suffit alors d'un simple et ferme "Non!" pour qu'il rentre docilement dans le rang. Un petit mot de félicitation de ma part lui offre une consolation.

Tout cela confirme que son futur maître devra suffisamment connaître le comportement canin pour décoder les tentatives de dérapage de Marley et renvoyer avec une bienveillante détermination dans ses buts le grand dominant qu'héberge ce petit corps.

Aucune réponse à l'annonce, pourtant passée il y a plusieurs semaines.

Peut-être faudrait-il que Clodine fasse d'autres photos, montrant le regard moins "supérieur" du nouveau Marley.

Nouveau Marley qui conserve quand même son caractère dominant et possessif, à gérer subtilement comme le lait sur le feu.

Ses petites plaies de la zone marginale des oreilles ne cicatrisant toujours pas (processus auto-immun combattu avec de fortes doses de corticoïdes), Marley porte toujours une collerette.
Il s'est parfaitement habitué au port de cet "accessoire" qui le protège et lui permet d'attaquer en toute impunité Lary, quand celui-ci s'approche de moi.

Je ne sais pas quand Marley sera guéri, mais il est certain que cela sera très dangereux de lui retirer cette "armure", tant qu'il ne sera pas adopté, au risque de devoir tout recommencer...

Notre relation est bien installée. Marley ne me quitte quasiment pas d'une semelle et saisit la moindre occasion de profiter de ce qui lui apparaît être un privilège, car seul à en "bénéficier".
Cela va jusqu'au fait d'être le seul attaché pendant le transport en voiture: il le réclame!

La relation avec Marley se renforce chaque jour et je ne rencontre plus la moindre difficulté pour le gérer.

Seul point qui ne changera pas: sa possessivité à mon égard, dirigée d'ailleurs exclusivement contre Lary.
Je peux dire que je contrôle (jusque là!   ) les bien compréhensibles réactions de défense de Lary (qui n'est jamais l'attaquant) et le port de la collerette par Marley m'est précieux pour protéger ses oreilles des représailles.

Pour le reste, il ne me quitte pas d'une semelle.
Marley considère bien sûr que la place de "premier adjoint" lui revient de droit et passe des journées entières, en tant que copilote de la pelle mécanique pendant mes travaux.
Il me chauffe même la place quand je m'absente!

Oh qu'il est adorable ce petit loulou.

Adorable... oui désormais.

Mais chassez le naturel, il revient au galop...

Marley est et demeure un dominant et doit être géré en tant que tel.

Il me fait rire: lui, qui refusait en bloc tout et menaçait quand il est arrivé, est tout heureux quand je m'occupe de lui, vient réclamer que je lui mette la laisse ou que je l'attache pendant le trajet en voiture et me remercie en me donnant un coup de langue et en remuant la queue.

Avec Marley, il ne faut pas "coucher le premier soir". Il faut se faire "désirer et courtiser" chaque jour. C'est la recette d'une relation sereine avec lui.

Un premier et unique contact d'adoptant potentiel qui ne permet pas pour l'instant d'en conclure quoi que se soit.
De toute façon, la cicatrisation de ses oreilles demeure un problème.

Le changement de comportement de Marley constitue une nouvelle démonstration du fait que c'est le maître qui fait le chien.

Marley est devenu un compagnon très agréable, obéissant et dont la vie est totalement centrée sur moi.
C'est un père câlin et ses démonstrations d'affection ne sont plus "intéressées".

Le grand moment pour lui est ma pause de cinq minutes après le déjeuner: sauter entre mes bras, une fois que je me suis allongé sur le canapé, et s'y endormir quasiment instantanément...

Plus de "fugues": je peux vaquer à mes occupations, tous portails et portes ouvertes.

Coté santé, il s'avère que la vascularite a vraisemblablement été induite par ses vaccins, déclenchant un phénomène auto-immun. N'ayant jamais été vacciné jusqu'à son arrivée à l'ADSA, la chronologie d'apparition des troubles contribue à formuler sérieusement cette hypothèse.

Un traitement par pentoxifylline (un vieux médicament oublié de tous/ Torental proposé dans la prise en charge de l'artérite des membres inférieurs) semble ... améliorer la situation.

Aucune donnée dans la littérature ne permet un quelconque pronostic, notamment en ce qui concerne la durée du traitement (qui pourrait se révéler devoir être conduit à vie!).

Pauvre Marley! Entre sa cryptorchidie et cette conséquence rarissime de la vaccination, il n'a vraiment pas de chance! Et les finances ADSA non plus...

Sa planète gravite désormais manifestement autour de moi.
Le fait que, quand Marley rampe maintenant pour passer sous le grillage, ce n'est plus pour aller s'offrir une petite promenade non autorisée, mais pour me rejoindre en est une parfaite illustration.  

Il a repris du poil de la bête physiquement et mentalement.

Marley s'est totalement installé dans une nouvelle vie, à mes cotés.

Il m'accompagne partout et se révèle être un compagnon très agréable: intelligent, obéissant, câlin.

S'il en était besoin, preuve est faite que Marley est un chien normal.
Hélas, le problème pour le faire adopter demeure: les points de nécrose tissulaire au niveau des oreilles demeurent.

Les vascularites sont un groupe d’affections ayant en commun une atteinte inflammatoire conduisant à une fibrose de la paroi des vaisseaux artériels, veineux et capillaires.
La symptomatologie dépend du type et du nombre de vaisseaux atteints.
Le suffixe "ite" laisse en effet entendre des cas d'inflammation vasculaire, c’est-à-dire des vaisseaux sanguins. Cette inflammation peut ainsi endommager les tissus et organes directement alimentés par ces vaisseaux car elle s’accompagne souvent d’ischémie (insuffisance d'alimentation du sang à un organe), de nécrose, d’hémorragies.

La guérison promet d'être longue. Au bout de 3 ou 4 jours d'apparente cicatrisation, mes espoirs s'effondrent et les saignements reprennent.
L'actuel traitement contribue-t-il à faire évoluer favorablement la situation? Difficile de se prononcer...
Dans l'idéal, il faudrait avoir recours à la ciclosporine, traitement immunosuppresseur de référence, mais le coût est prohibitif!

Nous sommes dans une totale incertitude. Combien de temps faudra-t-il pour que ce phénomène auto-immun s'inverse? Le lien de causalité avec l'administration du vaccin est supposé, mais pas formellement établi. La vaccination a-t-elle révélé une maladie sous-jacente ou est-ce une coïncidence fortuite? Y aura-t-il une corrélation avec la durée d'efficacité du vaccin ou pas? Faut-il craindre de devoir accepter un tableau pathologique pérenne? Qui acceptera d'adopter un chien dont les oreilles saignent régulièrement?  

pour ceux (celles) qui ont en le courage, quelques infos complémentaires:

" "L'étiopathogénie des vascularites cutanées animales restent le plus souvent inconnue.

Il est cependant tentant d établir des parallèles entre les faits cliniques observés chez l homme et ceux des patients animaux.

Curieusement cependant, une des causes de vascularite les mieux documentées en dermatologie vétérinaire (les vascularites post-vaccinales) présentent peu ou pas d équivalent chez l homme (il est vrai d une part, que la plupart des cas rapportés chez le chien le sont en association avec un vaccin antirabique, vaccin peu utilisé chez l homme et que d autre part, des cas de dermatomyosites associées à des vaccinations ont été rapportées chez l homme).

Les cas les mieux documentés en médecine vétérinaire montrent une similarité évidente avec la dermatomyosite, [ ... ]la présence de dépôt de complément et l absence dans IgG dans les parois vasculaires [10].  L hypothèse la plus logique serait donc une réaction immunitaire paradoxale contre le vaccin antirabique [... ]
Les similarités entre les dermatopathies/vasculopathies vaccino-induites et la dermatomyosite sont très nombreuses et suggèrent une étiopathogénie proche ou semblable [11]. Les causes et mécanismes sous-tendant cette pathologie restent cependant largement mystérieux et hypothétiques chez l homme comme chez l animal.

Il semble cependant probable qu une réaction aberrante du système immunitaire à la présence de médicaments, vaccins, agents infectieux ou cellules tumorales joue un rôle majeur.

La prédisposition très marquée des Colleys et Shetland pour cette maladie laisse aussi supposer une composante génétique [11].
Ce facteur génétique joue également probablement un rôle dans cinq autres vasculopathies canines, par ailleurs très différentes les unes des autres : La dermatopathie du Jack-Russel, la vasculopathie familiale des bergers allemands, la vasculopathie glomerulaire et cutanée des Greyhounds («Alabama rot»), la vascularite neutrophilique aigüe (immunologique) du Sharpei et la vasculopathie de la truffe des Scottish terrier. Même si aucune donnée objective ne permet d étayer cette hypothèse, les similarités cliniques et hsitologiques entre la dermatopathie des Jack-Russel et la dermatomyosite des Colleys suggère une étio-pathogénie similaire ou semblable [11, 12]. Il est à noter que des pathologies proches ont été décrites dans d autres races, chez des chiens jeunes ou adultes.