JOYCE, femelle croisée Patou x Husky - 3 ans - 27 kilos

Elle s'est, à ce jour, toujours montrée anormalement craintive vis à vis du monde extérieur et un diagnostic de syndrome de privation sensorielle a été évoqué par un vétérinaire.

http://www.animalpsy.com/comportement-veterinaire-chien/75-syndrome-de-privation-sensorielle-chez-le-chien

Pour moi, la prudence est de mise et avant de "psychiatriser" l'animal, il m'a semblé important de l'évaluer par moi-même, en la sortant de son habituel milieu de détention (qui pourrait être inducteur de cette situation) et d'observer son comportement en m'appuyant, comme à l'accoutumée, sur les vertus restructurantes de la vie en meute.

Pauvre cocotte.

24 heures plus tard, la même!

Je pense que la différence d'expression du regard est perceptible sur cette photo.

Dès le départ, je me montrais très sceptique par rapport à cette psychiatrisation hâtive et, à l'issue de cette première journée, je suis à même d'exprimer mon désaccord. Une bonne demi-heure de conversation avec le propriétaire m'a permis d'apporter de l'eau à mon moulin.

Certes, quand elle a été choisie par son futur maître parmi tous les chiots de la portée, Joyce restait volontiers un peu à l'écart de sa fratrie et se montrait prudente et réservée. Au test de Campbell, elle avait une "mauvaise" note.

Mais, comme par la suite, à partir de l'âge de deux mois et demi, Joyce a vécu dans une famille avec enfants, chats, autre chien et donc reçu un lot de stimulations qui s'avère suffisant pour la majorité de ses congénères, pourquoi donc évoquer un syndrome de privation sensorielle, alors qu'on a seulement un chien de nature réservée (comme souvent le patou et/ou le Husky!)?

Même si Joyce se montrait très à l'aise et câline dans son univers habituel (petit village du Haut-Doubs), quoi d'alarmant dans le fait qu'elle soit mal à l'aise devant des inconnus bruyants ou des automobiles qui circulent?

Très fusionnel et "papa poule", le propriétaire s'en inquiète auprès du véto. Véto qui lâche sans réaliser les conséquences de ses paroles: "Ce doit être un syndrome de privation sensorielle!".

Le maître est catastrophé et culpabilise à mort. Et c'est là que le cercle vicieux s'enclenche!
Il se montre hyper protecteur et va même vouloir anticiper en rassurant sans cesse la petite chienne qui s'enfonce un peu plus à chaque fois dans l'angoisse de l'inconnu ou de l'inhabituel.

Et cela fait trois ans que cela dure!

En moins d'une journée à Sancey, Joyce a pris ses marques, un début d'habitudes et la relation entre nous évolue dans le bon sens, celui de la confiance.

Une visite, un inconnu ... Joyce se rapproche de moi, puis se détend. Elle n'est pas du style à faire la fête au premier venu et alors?

Réputée ne pas aimer les trajets en voiture et baver de stress, elle est la première à vouloir monter dans la mienne quand on part en promenade!

En urgence, j'ai dû faire un aller et retour jusqu'à Lyon (7 heures de trajet au total) et devinez qui était toute heureuse d'être du voyage et n'a montré aucun signe de peur, même sur les aires d'autoroute?

Une fois de plus, ma règle d'or s'applique: c'est le détenteur qui fait le chien. A suivre...

pourquoi l'ont-ils abandonnée ?

Il s'agit d'une situation similaire à celle qu'a connue Héra.
Joyce vivait avec une autre chienne et le combat pour être la favorite a fini par devenir dangereux pour l'autre qui est de petit gabarit, d'où l'abandon.

Ce matin, nous avons travaillé la sociabilisation avec une longue promenade dans les rues qui nous a permis de rencontrer des humains et des chiens, inconnus de Joyce. Aucun véritable souci, même avec les voitures. Seul un gros camion a provoqué une réaction de peur, mais c'était bien normal.

On est très loin de la chienne qui se terrait toujours dans le même coin de la cuisine et montrait les crocs à tous les visiteurs.
De plus, la miss a son caractère, sait ce qu'elle veut et tente volontiers de manipuler. Joyce avait certainement compris tout le parti qu'elle pouvait en tirer auprès de son maître, dispenseur de câlins à la demande, sous les yeux rageurs de sa rivale.

Il me faut mettre en place un cadre stabilisant de douce fermeté, développer progressivement la sociabilisation et nous pourrons, dans quelques temps, lui chercher le "bon" maître...

Quelle belle nénette !!! Contente que Joyce ne présente pas de pathologie psychiatrique !!!

J'ai craqué!

Cette après-midi,pour la première fois, j'ai laissé Joyce libre en pleine nature!
Elle a même couru avec les autres pendant deux bons kilomètres et à 20/25 km/h.

Aucun souci pour la récupérer! En 48 heures chrono, elle s'est totalement intégrée.

Devinez qui a monté l'escalier pour dormir cette nuit au pied de mon lit et me faire un gros câlin ce matin dans le lit?

Et, en plus, pas folle! en défiant d'un air triomphant Héra que j'avais fait reculer et se coucher à distance... Toutes des chiennes!

Comme prévisible, Joyce, après le "câlin absolument désintéressé" de ce matin, a commencé logiquement à attraper la grosse tête et a tenté d'imposer son rythme pendant la promenade de cet après-midi en étant frappée de surdité dès qu'elle s'éloignait de la meute.

Eh non, Joyce! Ce n'est pas si simple de prendre le pouvoir à Sancey...

EUHHHHHHHHHHHHHH !! a-t-elle eu droit à la secousse par la peau du cou ????????

BIBI a écrit:

EUHHHHHHHHHHHHHH !! a-t-elle eu droit à la secousse par la peau du cou ????????

Pas vraiment indiqué en première intention avec un mélange détonnant de Montagne des Pyrénées cabocharde et de Husky insoumis...

Il faut naviguer sur le fil du rasoir car on n'attrape pas une Joyce avec du vinaigre.

En quelques jours, Joyce adopte des comportements complètement opposés à ceux qui m'ont été décrits par ses anciens maîtres: intégrée dans la meute, jeux et promenade en totale liberté, rappel impeccable et plus aucune manifestation de crainte injustifiée ou disproportionnée.

Séance photo prévue la semaine prochaine en vue de la pose d'une annonce.