La journée d'hier a été riche en émotions et enseignements! Du genre de celle où on se dit le soir "Je n'ai pas vécu pour rien aujourd'hui!".
Dès son arrivée, Ganja avait repéré la cuisine et s'était précipité sur les provisions. Un paquet de riz éventré, 1 kg de kiwis englouti, la poubelle à recyclables détruite car elle contenait une brique de lait vide...
Je n'ai rien dit en attendant qu'elle se calme, mais elle s'était manifestement remise dans son mode de fonctionnement habituel. Si elle veut manger, elle doit sauter sur la première occasion (comme dans la nature), même si le prix à payer est de recevoir des coups des humains.
Malgré mon absence de réaction, Ganja était donc tétanisée et il m'était impossible de l'approcher.
La nuit devrait laisser décanter tout ça...
Le lendemain matin... ma cuisine ressemblait à Beyrouth sous les bombardements! Tout avait été renversé, déchiqueté, éparpillé dans l'urine!!!
Et toujours impossible de l'approcher!
Comment la soigner, la promener, la rassurer dans de telles conditions?
J'envisageais très sérieusement de la rapatrier chez ma véto...mais comment, puisqu'il m'était impossible de lui mettre une laisse?
J'ai donc joué sur la corde sensible: la nourriture. Ses médicaments dans des boulettes de viande, puis un peu de croquettes qu'elle ne touchait que si je quittais la pièce, puis encore des croquettes en ma présence de plus en plus proche jusqu'au moment où j'ai tenté le tout pour le tout et ... ai pu lui accrocher une longue laisse au collier!
Un grand pas était franchi et, cette fois, c'était moi qui avais la main !
Première promenade avec la meute dont elle acceptait la promiscuité sans problème. Je lui parlais sans cesse, mais toute tentative d'approche de ma part était rejetée dans un mouvement de panique...
Fin de promenade. Je la fais monter dans le coffre la dernière et elle se trouve donc coincée entre la meute et moi qui ferme le hayon. Et là: premier tournant! Elle se trouve collée conte moi et accepte le contact d'une première série de caresses!
Retour à la maison. Nouveau petit repas pour resserrer le lien et lui faire comprendre qu'avec moi, les repas arrivent "dans la sérénité".
L'après-midi, nouvelle promenade. Je vais volontairement en sous-bois et en dehors des sentiers. Le terrain est escarpé et elle ne peut savoir d'elle-même quelle est la direction à prendre. Je la rends donc totalement dépendante de moi. L'effet est d'autant plus marqué que le reste de la meute fait de même et m'obéit. J'impose donc mon image alpha...
Au bout d'une heure, je renoue un lacet dénoué et ... miracle! je reçois un coup de langue de Ganja sur la joue! Je continue la promenade et arrivé à la voiture, elle me saute dans les bras et me fais comprendre que la balade lui semble trop courte et qu'elle souhaite prolonger...
Nouveau repas général pour la meute et là... Ganja me lèche les mains pendant que je remplis sa gamelle!
Son repas terminé, c'est une avalanche de câlins qui m'attend! Elle ne me lâche plus d'une semelle, se colle à moi sur le canapé, se roule en boule et s'endort la tête sur mes genoux.
Elle grogne après tous ceux qui tentent de s'approcher et se transforme en pot de glu.
Soirée câlins/ronflettes contre moi.
La nuit s'est bien passée. Je l'ai quand même attachée pour éviter un nouvel hold up...
Je vous écris avec bien des difficultés car Ganja trouve que même l'ordinateur est de trop entre nous...
Pas belle la vie ?